Rif Team's Adventure ? Hum... ça sent la repompe de Benoît Boué's team adventure à plein nez et à une faute d'anglais près est-on tenté de se dire. Et bien oui, c'est le même (excellent) concept : les aventures délirantes d'un groupe de copains au collège. La question est donc de savoir si RTA est à BBTA ce que True Lies est à la Totale, c'est-à-dire un remake de bonne qualité et suffisamment innovant pour faire oublier l'original.
Commençons par un petit rappel sur le concept. Dans Rif Team's Adventure, vous contrôlez successivement chaque membre d'une bande de potes, remplissant différentes missions, qui sont autant de prétextes à divers petits jeux. Le soft est divisé en plusieurs chapitres (chaque chapitre correspondant à un personnage : Yann, Aurélien, David...) eux-mêmes divisés en 3 levels. Et bien évidemment, à chaque niveau correspond un mini-jeu. Cela nous fait en tout une vingtaine de mini-jeux, et même un chapitre caché, que je n'ai pas trouvé (l'honnêteté et l'objectivité, qualités premières de tout click-testeur qui se respecte), ce qui donne une durée de vie très bonne (1h au moins, renouvelable plusieurs fois), malgré la petite taille du fichier. Je m'aperçois que j'ai oublié de faire un petit listing de quelques levels que vous rencontrerez (l'exhaustivité réservant une part de surprise, très important également pour tout test digne de ce nom... non, Clikmag ne recrute pas spécialement, mais on ne sait jamais). Vous allez devoir successivement miauler au club informatique, grimper dans un arbre, semer un pion dans les couloirs, lancer des boulettes de papiers en cours d'italien... Bref un tas de petites briques de bonheur, et l'on va maintenant s'intéresser au ciment et à la qualité de la taille de ces briques pour pouvoir juger de RTA (la métaphore, outil pratique et efficace, si on la maîtrise bien, sinon abstenez-vous... oui je n'écoute pas mes propres conseils).
On va commencer par le graphisme, premier contact entre le joueur et le jeu. Il est de qualité, tout simplement. Les personnages sont mignons, les animations rigolotes, les couleurs chatoyantes. Et petit exploit, bien que les mêmes graphismes soit très largement réutilisés, qu'on dépasse rarement plus de 3 objets décors par scène et que le fond soit régulièrement un aplat de couleur, on a pas vraiment l'impression de monotonie. La principale qualité de ce graphisme est donc sa lisibilité, ce qui n'empêche pas une note d'humour de temps en temps. Un bon point pour le graphisme qui sans être exceptionnel est parfaitement dans l'axe de ce qu'a voulu faire l'auteur de son jeu.
On passe au son maintenant. Comme on peut s'y attendre, les musiques sont façon Game Boy, c'est dire sympathiques et fraîches sans être soûlantes pour la plupart. Elles remplissent parfaitement leur rôle, c'est dire celui de procurer un fond sonore agréable qui ne s'entend pas véritablement si on n'y prête pas attention. Elles savent se faire oublier, c'est également un bon point. Petit regret, on ne peut pas les désactiver... Quant aux sons, il y en a peu mais ils sont efficaces, et RTA n'en a pas vraiment besoin de plus. Le registre sonore rejoint donc l'esprit du registre graphique, il donne au jeu une ambiance agréable et de bon goût qui ne détourne pas du gameplay.
Vient le gameplay, et les premiers bugs et points négatifs... Que ce soit bien clair : il est globalement bon. Aucun level n'est injouable, et tout est intuitif. Mais il pêche quelque peu par plusieurs défauts récurrents : déjà, tous les moteurs sont visiblement basés sur les moteurs de TGF, notamment le fameux moteur plate-forme qui aura ruiné des dizaines de jeu. Là, on a envie de se dire "heureusement que RTA est à base de mini-jeu", car aucun n'est suffisamment complexe pour maudire une nouvelle fois ce moteur. Alors le perso saute bizarrement, est en équilibre bizarre et s'enfonce dans certaines plates-forme, mais ça n'est finalement pas gênant, on s'en sort toujours sans peine. Autre moteur qui cette fois-ci gêne un peu plus, celui qui permet de lancer des objets, bourrés de défauts. Pour donner un exemple parmi tant d'autres, au troisième niveau du premier chapitre, vous devez lancer des CD sur le pion Nintendo. Lorsque vous allez commencer à tirer, vous allez tirer vers le bas. C'est un peu pénible, mais là encore on s'en sort bien, car en fait ce moteur est tellement mal fait qu'il rend le gameplay plus facile !
Passons à l'autre gros défaut de RTA, défaut commun à tout jeu basé sur une compilation de petits jeux : la disparité de l'intérêt et de la difficulté de chacun d'entre eux. Certains sont carrément inintéressants : dans un niveau, vous devez vous rendre au collège en évitant les voitures. Ca n'est pas dur, restez à votre place initiale. Ou si vraiment vous voulez faire ça bien, allez marcher sur le trottoir. Au niveau de la difficulté, Rif la note par étoile, mais ça ne correspond pas à grand chose. Le chapitre III est noté 4 étoiles mais il est presque plus simple que le premier chapitre (1 étoile). Le quatrième chapitre (4 étoiles aussi) est lui d'une difficulté ahurissante. Pour passer le premier niveau, où vous devez semer un pion dans les couloirs, j'ai dû passer outre ce qu'on attend du joueur et profiter d'une petite faille du gameplay (je doute que ça soit fait exprès, car après le niveau devient carrément facile vu qu'on ne peut plus le perdre !) comme vous pouvez le voir dans les screenshots. Le deuxième level m'a pris au bas mot 10 minutes. Je testais le jeu, alors j'ai persévéré (n'oubliez pas de noter ce nouveau conseil), mais je doute que tous les joueurs fassent de même. Bref, RTA peut être frustrant dans certains cas.
Et cette frustration est amplifié par d'autres petits défauts pourtant simple à régler. Il n'y a pas par exemple de système de sauvegarde ou de mots de passe, il faut tout recommencer à chaque fois qu'on relance le jeu ! Créateurs, n'oubliez pas cette fonction essentielle, ce n'est pas parce que grâce à TGF vous pouvez jouer à n'importe quelle scène directement que le joueur pourra faire de même... Autre regret, on a bien des petits écrans rigolos lorsqu'on perd un level, mais lorsqu'on le réussit, on passe brutalement à l'écran de présentation du niveau précédent, ça casse un peu le charme. Il faudra faire également un effort sur l'orthographe...
En conclusion, RTA est un très bon petit jeu, et on ne peut que féliciter son auteur, d'autant plus qu'il s'agit de sa première création. On regrette seulement des petits points de détails qui sont dûs à un manque d'expérience, et qui empêche à Rif Team's Adventure d'obtenir un "TOP"... Euh non, attendez, un 15/20 plutôt. Je vous laisse ici, je dois appeler mon psychiatre, ma schizophrénie refait surface.
En Bref
Durée de vie
15
/ 20 :
Une bonne durée de vie, car on recommencera plusieurs fois certains niveaux sans se lasser. Une fois fini, on a pas envie de recommencer dans l'immédiat, mais à l'occasion, pourquoi pas ? Et par rapport à la taille du fichier, on est vraiment gâté.
Graphismes
13
/ 20 :
Mignons, ils remplissent bien leur rôle. On est loin de la qualité graphique des dernières productions de Toad par exemple, mais on en a pas besoin d'autant pour un jeu de ce type. Un peu limité au niveau de la variété cependant, sans que cela gêne vraiment.
Réalisation
12
/ 20 :
Globalement efficace, mais le jeu est entaché de petits bugs dûs à l'utilisation des moteurs de The Games Factory, cependant tout est jouable sans trop d'effort. Ca ne s'embarrasse pas d'une trop grande complexité en fait.
Sons
10
/ 20 :
Sympathique et de bon goût, l'ambiance sonore sait se faire discrète. Mais pas possible de la désactiver pour profiter de ses mp3 favoris en arrière plan.
NOTE FINALE
13
/ 20 :
Hautement recommandable, Rif Team's Adventure ne pêche que par le manque d'expérience de son auteur. Il est cependant tout à fait au niveau de ce qu'on peut attendre d'un même type de production d'un créateur
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