Amis sauvages, voici un jeu dans la pure lignée arcade, puisqu’il a toutes les caractéristiques requises pour cette appellation : il est bourrin, sans l’ombre d’un scénario, et possède un gameplay simple qu’on pige du premier coup. Malheureusement, on le prend également très vite en grippe : Métal Destruction, ou l’histoire d’un bœuf qui s’est fait aussi petit qu’une grenouille.
L’auteur, Matthieu R, a donc réalisé un jeu sans concession, proche du style du célèbre Métal slug : pour ceux qui ne connaissent pas, Métal Slug c’est un jeu démentiel, où deux baroudeurs tuent a tour de bras une flopée de méchants dans une ambiance survoltée. Ce fut et c’est encore aujourd’hui un des plus grands hits arcade, et c’est pourquoi le concept fut repris dans un click-jeu, il y a plus ou moins un an, portant le doux nom de Brainless (Comprenez : sans cervelle) . Ce fut également un grand jeu, bien qu’il resta au stade de démo, et on se rappelle encore avec plaisir de ce petit bout de chef-d’œuvre, qui défoulait si bien après une dispute ou une mauvaise note. Voici donc a l’aube de 2004 un nouveau soft qui exploite le concept simple et efficace du " je tire, je tue " . Mais ici, force est de dire qu’il n’y a pas grand chose pour le sauver de l’oubli, sinon l’énervement et la lassitude qui suit la partie...
En effet, en voulant réadapter le genre Métal Slug dans son propre soft, Matthieu a perdu en route tout ce qui faisait la qualité du hit sus-cité : d’abord l’univers graphique qu’il nous a produit n’a plus rien de cohérent. On y voit de belles librairies, peut être quelques ripages et des graphismes personnels qui sont plutôt de qualité, mais le tout mélangé comme une salade niçoise donne un arrière goût très désagréable : admirez l’image 2 sur votre droite ou vous côtoyez un arbre dessiné par l’auteur et un autre de librairie, et vous comprendrez ce que j’entends par là. A côté de cela, on notera des animations de bonne qualité pour le personnage principal, mais presque aucune pour les ennemis... Et je ne parle pas encore de leur intelligence, si je peux utiliser ce terme qui semble ici plutôt inapproprié.
L’œil s’irrite, mais ce n’est pas le plus grave : ce qui approche de la catastrophe, c’est la programmation. Je crois n’avoir jamais vu autant de bugs dans un jeu click, a fortiori dans aucun autre jeu professionnel ou semi-amateur. Le moteur de base de TGF se fait cruellement sentir, avec des blocages constants sur des plates forme et une visée plus qu’approximative, quand l’arme ne s’ " enraye " pas, vous obligeant du même coup à recommencer le jeu du début. Les ennemis sont de deux sortes : soit ils sont totalement inactifs et n’attendent qu’un bon pruneau entre les deux yeux pour aller se coucher, soit ils sont imbattables (comme par exemple une mitrailleuse qui tire pile quand vous passez, vous empêchant d’éviter ses coups) . Et malheur à vous si vous perdez une vie ! Vous réapparaîtrez en haut de l’écran et retomberez sur les mêmes ennemis, qui du coup vous re-tueront et vous re-réapparaître au dessus d’eux et... Bref, je m’arrête, ça m’énerve
Je ne continuerai pas le tableau : je vous passerai les autres détails absurde, du genre " quand on tire une balle, elle tue des ennemis qui sont 4 tableaux après " . Je pense en avoir assez écrit sur ce bel échec vidéo-ludique, qui ne se rattrapera même pas aux branches grâce à sa durée de vie : après 3 ou 4 parties -et encore, je suis gentil- où vous mourrez, où votre arme buggera, où vous perdrez 3 vies de suite a retomber sur le même balourd qui vous plombera, il me semble que vous n’irez pas voir si le jeu a deux stages ou trois cents : c’est bien égal, de toute façon, le plaisir n’est pas là.
Reste à passer son chemin, et à retourner sur Brainless. Peut-être que l’auteur aurai du y jouer plus pour s’en imprégner : si il s’agit du premier jeu de Matthieu, je pencherai pour un rodage malencontreux. Si ce n’est pas le cas, ce serai plutôt une erreur de parcours. En tout cas, j’espère que j’aurai le plaisir, plus tard, de dire du bien d’un de ces jeux. Ce ne sera pas celui-là, malheureusement.
En Bref
Durée de vie
8
/ 20 :
Impossible de résister plus de 3 ou 4 fois à l’épreuve des bugs à répétitions : en 15 minutes, ce jeu finira dans votre corbeille virtuelle, ce qui semble être pour lui une place de choix.
Graphismes
11
/ 20 :
les libraires ne sont pas mauvaises, les dessins de l’auteur ne sont pas mauvais non plus, mais les deux ensembles, c’est vraiment pas très beau. Et hormis le personnage principal, pas d’animation valable en vue, sinon du sang bien rouge, mais qui fait un peu trop geyser pour être élégant.
Réalisation
3
/ 20 :
Une horreur ! c’est tout simplement un nid de bug, insupportable et énervant en moins de deux : de quoi vous plomber une bonne journée.
Sons
14
/ 20 :
La bande son n’est quand même pas mal du tout. Mais pour l’écouter, il faut jouer... Autant lancer un CD.
NOTE FINALE
6
/ 20 :
Beurk ! Beurk ! décidément, gâcher un genre aussi bon à l’aide d’un jeu aussi mauvais, c’est scandaleux. On attend les prochaines productions de Matthieu en espérant mieux... Beaucoup mieux.
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