Brickman, le nouveau jeu de Thienou (créateur des plutôt réussis PacMario) souffre d'un paradoxe: malgré un niveau de programmation superieur à la moyenne, ce remake de Sokoban est entaché de défauts assez peu pardonnables qui affecte le principal: le plaisir de jeu.
J'avoue: je juge souvent les jeux aux premières minutes passés en leur compagnie. De ce fait la présentation se doit d'être exemplaire, ou du moins fonctionnelle, pour ainsi mettre le joueur "dans l'ambiance" et ne pas l'obliger à fermer le jeu à cause du joli fond rose et jaune que vous trouvez si sexy mais qui détruit la rétine du pauvre joueur en dix secondes. Brickman échappe à cette règle, et d'une bien belle façon: Vidéo en 3d annonçant le côté labyrinthique du jeu, curseur personnalisé, options animés... C'est pas encore le summum du bon gout mais ça a le mérite de vous asseoir sur votre siège avec le sourire au coin des lèvres.
Le menu, bien fait donc, propose de bien belle options affichant le côté "professionnel" donné (j'imagine) au jeu. Au delà des sempiternels "Nouvelle Partie" et "Quitter", on notera la possibilité de charger sa partie (et donc - faites peter les neurones - la possibilité de l'enregistrer), ainsi qu'un éditeur de niveau et d'une aide complète et bien faite, bien que se trouvant sur Internet.
Avant d'approfondir, un peu d'explication s'impose: Brickman est un dérivé du Sokoban, vous savez ce jeu où l'on doit pousser des blocs un par un de façon à les réunir a un point donné, sans les bloquer dans un coin sous peine de repartir à zéro. Un principe simple, voire simpliste donc, mais qui a des adeptes, moi y compris. Et s'il est vrai qu'un Sokoban s'accorde très bien avec des graphismes simples, on est un peu déçu quand on lance le jeu: des décors originaux certes, mais un poil petits et se répétant souvent. Le tout dans une atmosphère grisâtre qui ne respire pas franchement la joie de vivre, surtout en cette morne saison. Seul le petit personnage que vous contrôlez, avec son sweat rouge, apporte un peu de chaleur ici. Au moins, on le voit bien.
Malgré tout, cela reste simple et permet de se concentrer tranquillement sur le jeu.
Se concentrer, c'est bien là le plus important, car le but d'un Sokoban est de proposer un challenge en plus en plus difficile au fil des niveaux. A ne pas confondre avec de plus en plus emmerdant. On touche là un point sensible de Brickman: les niveaux sont bien trop grands par rapport au nombre de briques à "encastrer", et on passe le plus clair de son temps à faire de super longs détours pour aller chercher le dernier bloc là, au fond, tout au bout du niveau... Alors ça passe les cinq premiers niveaux, mais ça fatigue après. Heureusement, il y a de plus en plus de blocs à déplacer, alors cet effet s'estompe petit à petit. Encore faut-il passer les premiers niveaux !
Je parlais d'un paradoxe dans mon introduction, et c'est bien là le point le plus condamnable du soft: quiconque aura lancé le jeu se rendra compte de la bonne maitrise en programmation de Thienou. Même si le jeu de Sokoban est loin d'être un genre difficile à programmer (j'en ai fait l'experience ), l'éditeur de niveau par exemple est bien construit, de même que (bon point !) le centre de téléchargements des niveaux, bonus très agréable et bien fonctionnel sois-dit en passant.
Le problème, c'est que malgré ses efforts, certaines choses restent curieusement baclés: le contrôle du perso est le simple mouvement à quatre directions TGF assez insupportable car inadapté au jeu: vous touchez les blocs sans faire exprès, vous les bloquez, vous vous enervez et vous recommencez (touche R), fatalement. Un mouvement programmé case par case aurait été une vraie meilleure idée.
De même, le menu se désactive quand on se retrouve dans l'aide. C'est un détail, qui reste quand même agacant.
En parlant d'agacant, il y a un point dont j'ai oublié de parler: les musiques ! Ah ah, voilà de quoi faire dresser les poils de n'importe quel imberbe ! On retrouve donc l'habituel foutoir musical propre aux jeux clicks, à savoir "Titanic" en midi mélangé à un vieux tube disco à la mode dans les clubs du 3eme age, ou un truc techno en intro qui a cartonné en 1996, et qui parait bien naze aujourd'hui... Ah, heureusement, on peut éteindre ses enceintes.
Néanmoins, et malgré cet étalage de défauts, on retiendra de belles qualités qui, si elles ne rattrapent pas vraiment le plaisir de jeu, nous donnent de bons espoirs quant aux prochaines productions de Thienou. Le côté "je bacle pas" est vraiment un point appreciable: un site internet bien fait, avec une jolie présentation et une envie de bien faire (tout comme l'ntro du jeu) qui fait plaisir à voir. L'éditeur de niveaux integré est parfait pour ce type de jeu et, même si il mérite quelques améliorations ergonomiques, permet d'augmenter significativement la durée de vie.
Bref, même si je semble un peu dur dans mes propos (après tout chez Clikmag on est là pour ça ), je pense vraiment que le chemin vers le très bon est déjà tout traçé pour l'auteur. Allez Thienou, on est derrière toi !
Nota: une autre version est d'ores et déjà en cours de préparation. Attendous nous a de bonnes surprises !
En Bref
Durée de vie
15
/ 20 :
20 niveaux c'est long, et on a droit à un centre de téléchargements et un éditeur de niveaux. Bien joué, même si l'ennui peut intervenir assez rapidement selon le joueur :)
Graphismes
12
/ 20 :
Des graphismes persos, bel effort même si ils restent un peu petits. Belle intro !
Réalisation
10
/ 20 :
Mitigée donc, des belles surprises et des erreurs gachant le plaisir de jeu. Vraiment dommage !
Sons
6
/ 20 :
Alors d'accord, la tolérance, tout ça... Mais là non, c'est trop de souffrances pour mes pauvres petites oreilles. Plus d'originalité serait la bienvenue, voir même un bouton pour couper la musique ^^
NOTE FINALE
11
/ 20 :
Brickman, de par sa prise en main, est un jeu moyen. Je reste quand même confiant sur les futurs projets de Thienou. Même si Brickman n'est pas le jeu du siècle, les efforts effectués pour l'améliorer sont palpables. On y croit ! :)
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