Raisin Mauve Dans Le Blender, en voilà un titre original ! Sous cette mystérieuse appelation se cache en réalité un Point-and-click (PaC) , généreusement servi par Célériman. Céléri, raisin : Un cocktail de saveurs pour un jeu très... Fruité !
On désespérait un peu, ces temps-ci, de ne pouvoir vous présenter au sein de ce magazine que des tests « réchauffés » , ne montrant que des jeux déjà sortis depuis belle lurette : Heureusement, un généreux clikeur a pressenti notre détresse, et me voilà donc fin prêt pour vous présenter cette nouveauté vidéoludique de célériman, Un PaC graphiquement décalé, mais dont le gameplay rappelle, et ce n’est pas une tare, le bon vieux pizzagent.
Les protagonistes de ce jeu, un gros raisin, des ptits raisins, d’autres raisins, et finalement une tomate, pourraient tous figurer dans une jolie nature morte... Et pourtant, diable qu’ils sont animés dans ce jeu, ces comestibles ! Après une petite balade, Papa raisin et ses fistons raisins retournent à la maison (qui est plutôt une grotte) . En bon père de famille, notre héros couche ses enfants, qui, tout mignons, s’endorment sans rechigner.
A ce propos, j’aimerais oser une digression : je suppose que les raisineaux n’ont que 8 ou 9 ans, puisqu’ils vont se balader voir des fraises volantes avec leur papa,qu’ils sont contents de le faire, et qu’ils se couchent alors qu’il fait encore jour et sans râler. Dans quelques années, le pauvre papa raisin va voir ses raisineaux sortir en boîte (de conserve) , draguer d’la mangue et d’ la mandarine, et lui dire dès qu’il rechigne un peu à les laisser sortir : « oué vasy, lâche nous la grappe, y’aura pas d’pépin ! » . Hem... Pardon... bon je reprends.
Donc une fois les enfants couchés, papa raisin s’en va... Et c’est alors qu’un mystérieux inconnu fait intrusion dans la chambre des adorables bambins, et les chourrav comme un rat, laissant un lit vide et froid au paternel paniqué : mais celui-ci étant agent secret à mi-temps, il va mener une enquête pour le moins farfelue, pour trouver et confondre le coupable et retrouver la chair de sa chair, le jus de son jus... enfin ses moutards quoi.
Maintenant que le tableau est ébauché, entrons dans le vif de l’analyse, à savoir les aspects plus technique... Tout d’abord, il est à noter, et à bien noter, que les graphismes que célériman nous a concocté sont réellement novateurs : les personnages comme les décors sont sympathiques, même si l’on regrettera un manque d’homogénéité dans les tableaux. En effet, les premières minutes, on passe d’une zone en rouge à une zone en vert, de la prairie à ce que l’on peut supposer être une zone d’eau, enfin bon, c’est assez déboussolant ; cependant, dès qu’on ne cherche plus à comprendre et qu’on accepte le monde de blender tel qu’il est, à savoir un bordel de couleurs flashis, ca va nettement mieux. Bref, si l’univers dressé par notre clikeur au gros céléri (hem) est ma foi surprenant, il est tout de même, et c’est l’essentiel, très agréable.
Techniquement parlant, c’est déjà moins bon : Le jeu ne comporte pas de bugs (je l’ai fini deux fois sans être assailli de coupures bizarres, de dialogues tronqués et autres désagréments) , mais la jouabilité n’est vraiment pas ouech de la balle : le héros est ma foi assez encombrant, ce qui explique parfois le manque de précision lorsqu’on veut regarder un objet et pas un autre. L’action est ponctuée de temps morts, car les arrêts du jeu à chaque dialogue sont trop longs, ce qui peut agacer. Et quant aux touches choisies, elles sont tout sauf intuitives : c’est un merdier ! J’ai mis 5 minutes à comprendre comment on pouvait prendre un objet (en fait c’était espace) , ce qui rallonge peut être la durée de vie, mais pas de la meilleure façon...
Mais finalement, une fois qu’on s’est fait au troublant univers graphique et à une foule de touches mal paramétrées, on s’amuse. L’enquête est bien menée, logique et à la fois assez absurde pour qu’on se rappelle nos bons vieux PaC d’antan : y’a pas à dire, Célériman s’est décarcassé pour nous faire quelque chose de bien, et c’est réussi. Malheureusement, toute cette belle et dépaysante aventure est gachée par la phase d’action finale, un combat avec le méchant du jeu, qui est plus qu’horripilant : l’espèce de monstre bouge et crache du jus, il a beaucoup trop de vie et est très pénible à esquiver, bref c’est prise de tête et c’est plutôt mal fait ; il faut s’y reprendre à 2... non plutôt à 10 fois pour enfin voir la fin du jeu, trop rapidement expédiée d’ailleurs. Alors pitié, l’homme céléri, pitié, vire nous cette phase de combat insupportable, qui au final nous donne une idée du jeu global désagréable, alors qu’il avait tout pour rester un bon souvenir !
Reste que ce jeu n’en demeure pas moins bien sympathique : il vous fera l’effet d’un cocktail de fruit sous un soleil trop présent, il vous rafraîchira : et ça, c’est déjà un très bon point !
En Bref
Durée de vie
12
/ 20 :
Pas facile de faire un long PaC : ici, c’est 15 à 20 minutes d’enquête, et le même temps pour buter l’horrible boss. Bref, c’est moyen
Graphismes
14
/ 20 :
l’atmosphère cartoon flashy un peu burlesque est pas mal du tout, même si l’on regrettera un manque de détail dans les décors.
Réalisation
14
/ 20 :
Mitigé, puisque si les touches sont une horreur et qu’ on décèle trop de temps morts, force est de dire que la finition est de qualité, sans bug aucun : de plus, le scénar est bien mené, ce qui explique une note assez élevée.
Sons
12
/ 20 :
Musiques sympathiques, mais point vraiment de sons, ou alors très (trop) discrets. Vos oreilles n’en sortiront pas grandies
NOTE FINALE
13
/ 20 :
Au final, un petit 13 qui ne veut pas dire grand chose : si vous voulez de l’action, retirez deux points. Si vous aimez vraiment les Point and Click, ajoutez en 2. Personnellement, je vous recommande quand même ce jeu, au moins pour son originalité.
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