Il arrive de temps en temps qu’en allant clicker de l’autre côté de la manche, on tombe sur des petites perles de création amateur : Flannville a tout du rubis de 50 Kilos, ce jeu ayant pris le pari d’aller toujours plus haut dans les différentes facettes de la création ; D’où un jeu Online, mélange étrange entre une simulation de vie et un jeu de rôle, le tout dans des décors en fausse 3D, bref, une véritable prouesse. Il ne me reste plus, en véritable esthète, qu’à aller creuser sous cette surface si lisse pour en chercher les défauts : et ils sont bels et bien là. Chronique d’un jeu qui va susciter polémique.
Je me demande bien combien d’heures ont été nécessaires à l’auteur pour réaliser un jeu entièrement jouable en réseau Tel que Flannville combien de temps il a du tester le tout pour en traquer les bugs et combien de temps lui a pris la réalisation en fausse 3D du jeu. En tout cas, les heures qu’il a du y passer se ressentent dès le lancement du jeu ; Après une jolie entrée en scène que vous pouvez admirer en image 1, on lance une nouvelle partie et, à peine quelques secondes plus tard (le temps de se choisir un nom et une bouille) nous voici au cœur de l’action.
Enfin de l’action, c’est beaucoup dire : le concept de ce jeu n’autorise pas un gameplay qu’on pourrai appeler tendu. L’idée de Flannville, c’est plutôt d’évoluer dans un monde virtuel et d’y faire son trou. On y trouvera des minijeux pour gagner de l’argent, lesquels vous permettront une fois un petit pécule amassé d’attaquer les choses sérieuses en devenant propriétaire d’une maisonnette. L’objectif suivant ? Et bien il n’y en a pas vraiment : pas de but direct dans ce jeu, sinon d’être le plus riche, le mieux logé et le plus fort au combat de tous les ptits gars qui s’installeront dans Flannville -je devrai même dire dans LES Flannville, puisque l’auteur a prévu des villes auxiliaires en cas de surpeuplement, ce qui est déjà le cas d’ailleurs. Pour être " the best of the best " , il vous faudra évoluer d’abord socialement en discutant sur le mini-chat, en aidant les gens ou en leur envoyant des mails, puis aussi financièrement en gagnant de l’argent et en ornant votre maison des objets les plus originaux possibles, et enfin évoluer dans la puissance de combat, ses tâches étant liées entres elles : en effet, plus votre maison sera belle (et surtout originale, avec des items rares et corsés à trouver) et plus votre puissance " de base " (c’est à dire sans tenir compte de l’évolution de l’expérience) au combat sera forte ; Par exemple, selon le fauteuil que vous aurez, votre technique d’attaque sera différente, et selon vos rideaux ce sera votre magie qui sera transformée. Et comme tout est bien organisé, faire des combats vous permettra aussi de trouver des fournitures pour votre " Sweet home " . Bref, vous avez compris, il s’agit d’un sims-like online avec une touche de MMORG assez marquée, ce qui nous donne en mélangeant le tout un concept ma foi très original.
Si on comprend vite comment vivre décemment dans ce petit monde, on ne peut cependant pas dire qu’on s’y trouve comme un poisson dans l’eau : en effet, comme me l’a soufflé The Calimero hier soir quand nous discutions (disputions plutôt) du jeu, celui-ci a tout d’une forteresse de béton bâtie sur du carton : Les décors ont été foutrement bossés, et pourtant, même en aimant leur style ce qui ne sera pas toujours le cas, force est d’avouer qu’ils manquent clairement d’homogénéité : passer du monde mignon de Flannville à un mini-jeu futuriste clairement réaliste, ça pourra en choquer plus d’un. Au delà de ça, la maniabilité est également, du moins au début, difficile a dompter : La vue très zoomée qui a été adoptée ainsi que la pseudo 3D vue de haut ne vous facilitera pas les déplacements, et vous pesterez plus d’une fois en vous prenant tel ou tel décor... En plus de ça, les temps de chargement sont pénibles quand on entre dans une maison (mais cela doit plus tenir de l’extension MOO, qui gère le mode online sous MMF, que d’une erreur de programmation de l’auteur) et les minijeux comme les jobs proposés ne seront pas du goût de tous. Reste que tous ces petits défauts cumulés et ajoutés à d’autres que je ne citerai pas (vous aurez le temps d’y trouver les vôtres !) donnent un arrière goût de forme bâclée, ce qui tranche franchement avec un tout original et de qualité, notamment un gameplay qui semble être particulièrement profond.
Car là ça sera aux goûts et aux couleurs de chacun : la mayonnaise ne prendra pas avec tous, d’abord à cause du genre, et puis plus graves à cause de toutes les petites coquilles de réalisation qui pourront en irriter certains. Mais alors que certains s’insupporteront de ces défauts, d’autres les oublieront pour se plonger corps et âme dans une aventure vidéoludique nouvelle, jamais aperçue jusqu’alors dans notre monde click : car cela reste très jouissif de pouvoir communiquer avec les autres, de former des équipes pour aller au combat ou encore de prendre un Job qui vous fera contrôler les agissements des autres. Chacun est impliqué dans le monde proposé et interagit sur les autres, et ca, y’a rien a en redire, c’est vraiment le pied.
Alors, c’est à vous de choisir votre camp : si vous n’accrochez pas, vous risquez de jeter, de rage, ce jeu à la corbeille virtuelle. Mais, dans le cas contraire, il se pourrai bien que vous passiez (comme moi) des heures et des heures dans Flannville, à évoluer votre personnage et à côtoyer divers personnes de diverses origines, à aller rendre visite à un de vos potes internaute qui habite à la maison 14, bref à y vivre une deuxième vie passagère, ce qui assure au soft une durée de vie importante (à condition bien sur qu’il y ai encore et toujours d’autres joueurs connectés, ce qui est peut-être le risque de ce genre de jeu) . En tout cas, si un jour vous passez par Flanville 2, allez voir la jolie maison rose, celle portant le numéro 5, et laissez moi un petit mail : je vous répondrai avec plaisir !
En Bref
Durée de vie
20
/ 20 :
Cette note est à prendre avec des pincettes : elle prend en compte l’éventualité (quand même apparemment assez répandue) que vous accrochiez : car si c’est le cas, vous allez y passer plusieurs heures par jours pendant plusieurs jours. Et peu de click-games peuvent prétendre à une telle attractivité.
Graphismes
16
/ 20 :
Les graphismes sont travaillés, ça n’est pas à remettre en doute. Cependant, ils manquent d’homogénéité et sont parfois inégaux dans leur qualité. Ca reste du très bon travail.
Réalisation
18
/ 20 :
Difficile de noter un jeu qui a su si bien faire dans le plus difficilement réalisable, et donner un résultat si moyen dans ce qui semble le plus simple : le réseau est presque parfaitement géré, cependant la maniabilité est, du moins au départ, assez énervante : reste le gameplay original et bien pensé, qui fait forcement pencher la balance vers le très positif
Sons
14
/ 20 :
Les musiques sont variées et bien appropriées, sans être pour autant transcendantes. Les sons vous laisseront indifférents. Bien mais pas top.
NOTE FINALE
16.5
/ 20 :
Flannville est sans doute un des jeux les plus surprenants de la click-création, et cela même si d'autres jeux multiplayers ont été réalisés outre-manche sans qu'on s'en soit aperçu par chez nous (SmileyHouse, par exemple) : si l’auteur avait fignolé ce qui semble pourtant le plus facile a réaliser, c’aurait été un must intergalactique. Il reste une excellente production internationale, qui comblera bon nombre d’entres vous.
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