Et un, et deux, et trois ans d'attentes pour Le Souris Volant, le plus gros, et pour ainsi dire l'unique projet abouti de Strike sur TGF : Après cette odyssée, cette traversée du désert, ces mille et un jours de développement, le jeu est dans les startings blocks et ne saurai plus (trop) tarder. L'occasion pour Clikmag de vous présenter un des meilleurs jeux de plates-formes francophone : pour la visite guidée, c'est en dessous que ca se passe !

(musique de film américain) Depuis la nuit des temps, le Bien et le Mal s'affrontent sur notre terre. Partout, le Malin se glisse, jusqu'à prendre la forme d'un sombre laboratoire pharmaceutique, jusqu'à s'enfouir sous les traits d'immondes scientifiques sans coeur qui utilisent des souris comme cobayes à des fins purement lucratives ; Mais, heureusement, le pandant du Mal est là pour empêcher le carnage : c'est une boule de poile habillée tout de violet, 200 grammes de muscles et de poils. C'est un souris volant, que dis-je ? C'est LE souris volant.

C'est donc cette délicieuse brute que vous devrez incarner dans le jeu qui porte son nom ; Le Souris Volant est un jeu de plates-formes d'apparence Old School, puisqu'il vous suffira de quatres flèches directionnelles et de deux malheureux boutons pour diriger notre héros : pas de triple sauts périlleux arrières ni de prises de kung-fu, uniquement un bouton de saut, et un autre qui vous permet de courir et de "planer" à la fois. C'est avec ces maigres armes que vous partirez en chasse contre les grenouilles de laboratoires, et accessoirement aussi contre quelques chauves-souris, champignons, loutres et autres ennemis farfelues qu'ils ont engrainés dans leur cause.

Si je parle d'apparence Old School, ce n'est pas pour rajouter un mot à mon quota de ligne par preview : cela sous-entend, et je vais l'expliciter tout de suite, que Le Souris Volant joui au final d'une certaine modernité, et surtout d'un vent de fraicheur qui dépoussière le concept tant vu du Mario-Like. Tout d'abord, le moteur est empreint d'une vivacité presque sans failles ; Le jeu est rapide et facile à prendre en main, et si parfois votre Souris volant mettra un peu trop de temps à se retourner, il vous procurera un bon nombre de sensations fortes en compensation. Nous avons là un soft nerveux, a déconseiller aux personnes cardiaques ou un peu trop impulsives, qui ne manqueront pas d'être constamment surpris par la perversité, le sadisme d'un Strike qui s'improvise Level Design avec brio. En effet, la construction des stages elle aussi innove, avec pourtant pas mal d'idées déjà bien usées : on saute sur la tête des ennemis pour les tuer, on évite des piques, on monte sur des plates formes fixes, mouvantes ou qui se retrécissent et s'agrandissent, on fait des sauts en longueur, en hauteur, on prend des bumpers, bref on est en terrain connu. Cependant, ici, on fait du neuf avec du vieux, puisque les levels sont construits de facon à ce qu'on puisse mourir à chaque instant, mais jamais cependant sans qu'on ne puisse se dire "c'est de ma faute". La moindre erreur vous est fatale, mais c'est la vôtre, tout est prévisible et calculable. Cela rend l'échec d'autant plus rageant !

Et des échecs, vous allez en rencontrer par paquet de douze dans le monde sordide du Souris Volant : On trébuche dans des plaines verdoyantes, on s'écrase la tronche dans un château irlandais, on se fait malmener par des poubelles rebondissantes en plein centre-ville, mais où va le monde. Sans arrêt, vous devrez reprendre les dix stages qui vous mènent jusqu'à la prochaine zone (et la prochaine sauvegarde), et il vous faudra une tenacité certaine pour ne pas lâcher prise durant les cinq zones que comporte le jeu. Mais ici encore, ce dernier est assez bien construit pour qu'on prenne plaisir à reprendre plusieurs fois des stages déjà vus ; Ne poussons pas le bouchon trop loin dans la bouteille -sinon il tombe dedans-, la difficultée est quand même trop élevée. J'espère que l'auteur prendre un peu de temps en plus à la retravailler.

Un moteur de fer et des levels en béton, c'est déjà pas mal. Reste, pour ceriser le gateau, une bande-son vraiment excellente : les musiques accentuent le côté délirant du Souris Volant avec des rythmes entraînants, composés de samples sortant de l'ordinaire et plutôt rigolos ; Quant aux sons, ils ne sont pas en reste, juste assez nombreux et parfaitement dans le ton... Il suffit d'entendre son Souris Volant faire "Yapaaa" pour s'en convaincre. Bon d'accord je le fais mal, mais vous verrez ! Dernier très bon point enfin, le menu principal est interactif et bien réalisé, bien qu'un peu trop gris-sur-gris. Ce qui m'amène sur la partie graphique, déjà plus contestable, du soft.

Tous les sprites sont estampillés Strike, si l'on exclue la plates-formes verdâtre du premier niveau. Et l'on ne peut que constater que Strike n'est pas graphiste, puisque ce jeu n'est pas un réel plaisir des yeux : Les décors sont plutôt nus et font le minimum niveau diversité ; Les animations, ne s'en tirent pas beaucoup mieux, hormis celles de votre Souris, toujours dans le ton d'un humour très mignon. Et ici encore, on en tient pas franchement rigueur à cette sobriété graphique : il est des jeux avec des défauts qui fonctionnent, et d'autres très lisses que l'on jette rapidement. Le Souris Volant dillue ses faiblesses dans des points forts qui en font, au final, une vraie réussite. Et ca c'est quelque chose qu'il est bien.

Conclusion : Au final, je ne saurai trop que vous conseiller d'attendre, vos petits pieds trépignant sous votre chaise, Le Souris Volant. Un peu noyé dans son temps de production, le jeu s'est fait peu à peu oublier, et il est temps de rappeler que se profile à l'horizon, un horizon qu'on espère pas si lointain, un bon jeu de plates-formes, avec une vraie âme. Le Souris Volant, dernier rempart contre le mal pharmaceutique, n'attend plus qu'un valeureux joueur tel que vous. Préparez-vous !

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