(Pour une meilleure compréhension de l'étude comparative qui suit, les parties en italiques sont tirées de l'article de PC222 sur la critique des jeux de plates-forme.)

PC222 : Déjà, le genre de jeu plate-forme, même dans les jeux pros, manque d'originalité. C'est toujours un concept "avancer, sauter, terminer le niveau"...

Bienvenu dans Wild blade, la démo : ici, Disaster par son soft fait plus la critique de l'article que l'inverse ; car si, en effet, le concept de Wild Blade se résume à la formule employée par PC222, "avancer, sauter, terminer le niveau" , l'idée même du jeu prouve que ce système apparemment basique peut révéler quelques subtilités. Pour comprendre cela, sachez que le héros que vous manierez est en possession d'une arme qui donne son nom au jeu : Wild Blade, la lame sauvage si mon anglais ne m'abuse pas. Cet objet aux multiples fonctionnalités vous permettra de projeter des sortes de disques, disques qui vous serviront à sauter plus haut en vous appuyant sur eux, et cela vous sera très utile pour éviter de tomber dans la flotte malencontreusement... Ainsi, un stage de Wild Blade consiste réellement à avancer, prendre des petites pyramides qui vous permettront d'ouvrir la porte de fin de niveau (tant pis pour vous si vous en oubliez trop, vous serez bon pour recommencer) , sauter régulièrement pour enfin boucler l'unique zone proposée dans cette démo, mais avec une idée derrière qui mérite d'être plus exploitée.

PC222 : Un autre problème est le nombre considérable de remakes

Disaster évite cet écueil justement souligné par PC222, et on s'en réjouit : les remakes click, ça reste souvent (bien que Lode Runter 2 me contredira) des versions pompées de grands softs professionnels, et toujours en moins bien. Ici on pourra jouir de graphismes personnels et d'un univers qui l'est tout autant.

PC222 : Les jeux de plate-forme manquent aussi d'un scénario présent tout au long du jeu et d'un univers sympa

C'est sur ce point que les choses se corsent : Car si le scénario et l'univers sont présents et personnels, on ne peut pas réellement dire qu'ils vont vous envoyer au paradis des Gamers... L'introduction vous fera profiter d'images fixes accompagnées de textes narrant l'histoire de votre héros et de son arme, mais on voit bien que tout ça a été collé là plus par souci moral que par réelle envie de construire le jeu : trois écrans pour résumer un scénario tout ce qu'il y a de plus minimaliste, j'avoue que j'aurai tendance à préférer un passage direct à l'action plutôt que de lire avant le vif du sujet : "T'as une arme balèze, alors tu vas sauver le monde" , et ce avec des vignettes qui mélangent étrangement la 3D et la 2D. Bref, l'introduction n'est pas une réussite. Quant à l'univers proposé, si il est effectivement personnel, il sera difficile de s'en contenter totalement : le seul élément animé est, pour ainsi dire, le personnage, et les décors qui le sont ne sont pas légion, et pêchent souvent par un manque évident de détails... Pour vous dire, la plupart des éléments d'arrière plan que vous croiserez sont uniquement des blocs noirs, sensé représenter chacun un immeuble, un arbre exotique ou autre ; et pour accompagner le tout, un ciel en simple dégradé, de ceux qui font vraiment penser à du bâclé. C'est dommage, surtout quand on voit toutes les capacités de Disaster à travers le personnage principal, qui lui joui d'un design élégant et richement animé

PC222 : Alors qu'est-ce qui peut ajouter du piment, des cerises sur le gâteau, du sel dans la soupe, à ces jeux ? Il est (...) possible de mélanger les genres...

La suggestion est judicieuse, mais ne trouvera pas écho dans cette démonstration de Wild Blade : on a droit ici à de la Plates-forme au sens le plus pur du terme, à savoir qu'en dehors du concept original, vous ne rencontrerez tout juste que quelques chameaux en arrière plan ; dans un jeu où l'on nous vante les mérites de l'arme du héros, c'est un comble de ne pas pouvoir l'aiguiser sur quelques bandits de derrière les fourrés ! Résultat, on finit par pester contre l'auteur de ce soft, qui en sus nous a livré avec cette démonstration un premier stage à la difficulté surdimensionnée, aggravée encore par quelques problèmes de maniement de la Wild Blade qui vous feront souvent goûter aux joies du plongeon forcé...

PC222 : (Résultat) on a souvent des jeux "assez bons", mais ces jeux ne nous scotchent jamais à l'écran

Merci PC222 pour cette conclusion, que je vais étoffer quelque peu : car au final, si tout montre que Disaster est capable de faire de Wild Blade un excellent jeu de plates forme, du personnage bien réalisé au concept novateur, les inverses de ces qualités sont notables dans le jeu également ; c'est pourquoi on pourra dire que Wild Blade est tout simplement un jeu de paradoxe, avec un bon concept mais pourtant qui ne nous accroche pas, avec un univers personnel mais qui ne nous surprend pas, bref avec tout plein de bonne choses avortées par une finition décevante et un manque d'application de son auteur. Dommage.