Les jeux estampillés "Titans" sont
des shoot them up que leur créateur juge
"Hardcore" : pour preuve, la devise
en est "if you miss, try again and again".
Cette maxime n'a pas été volée, et vous
allez voir au cours de ce test que le jeu de
Jay White, qui aurai pu prétendre rivaliser
avec notre Last Defender national, n'est rien
de plus -et rien de moins- qu'un beau gâchis.
Explications en mots et en images : Si
les shoot them up semblent être un genre
oubliés sur consoles (et à fortiori sur PC,
si l'on ne passe pas par l'émulation), on
peut dire par contre qu'ils sont très en
vogue dans la click communauté : ainsi, en
quelques mois, plusieurs gros jeux de ce genre
ont fleuris un peu partout des deux côtés de
la manche (je pense notamment au jeu de Rémi,
dont la démo n'a pas donné suite à une
version finale, à Last Defender, qui s'avère
être à mes yeux le meilleur jeu Click jamais
crée, et également à plusieurs softs
anglophones de qualités moyennes que nous
n'avons pas testés dans nos lignes). Le
dernier né de cette vague est Titan Omega Révélations,
un soft qu'on peut qualifier sans se fourvoyer
de particulièrement ambitieux.
En effet, les modes de
jeux sont légions, pour ce qui semble être
une des plus grosses productions de notre
Click communauté : pas moins de cinq modes de
jeux différents, chacun divisés en quatre
niveaux de difficultés, et plus de 300 armes
pour 13 stages particulièrement difficiles,
voilà le programme annoncé. Si l'on ne lit
pas que les commentaires de l'auteur
cependant, on se rend vite compte que le tout
est un peu de l'esbroufe, avec des modes assez
proches les uns des autres et des armes qui,
soit disant différentes, ne sont que des
évolutions successives d'une arme première
-au final, la variété de votre arsenal est
bien moins intéressante que dans Last
Defender-. Le tout reste quand même, ne
soyons pas mauvaise langue, particulièrement
impressionnant, d'autant plus que ce soft a le
mérite de se laisser jouer à deux joueurs.
L'environnement dans
lequel vous évoluerez s'avère donc
gigantesque, et c'est d'autant plus vrai que
chaque stage possède son style particulier
-du moins, de ce que j'ai vu de ma dizaine
d'heures de jeu sur le soft-. Les effets
spéciaux qui agrémenteront l'action sont par
ailleurs les plus beaux jamais vus dans un jeu
Click, avec des effets de lumières à faire
pleurer l'intérieur de la chapelle sixtine
par un soleil couchant : malheureusement, en
compensation de ce luxe visuel, le level
design est plutôt moyen, et surtout les
ennemis et les boss sont affreux, voir
risibles : du poisson en métal jusqu'aux
bidules verts en passant par des aliens en
plastoc, une galerie de monstres qui n'ont
d'égal dans leur laideur que leur stupidité.
Car parlons de l'action
maintenant : un shoot sans fun n'est pas un
shoot, c'est un voyage touristique. Eh bien,
mesdames et messieurs, préparez vous à
embarquer dans l'hibernatus 3000 en
destination de l'ennui le plus profond qu'on
puisse ressentir en jouant à un jeu vidéo :
la vitesse de jeu proposée est incroyablement
lente, puisque les ennemis comme votre
vaisseau se déplacent à la vitesse d'un
paresseux sous prozac, ce qui aura pour
conséquence une absence totale d'esquive ;
Ainsi, vous serez bon pour canarder, encore et
encore, et vous vous rendrez compte rapidement
que votre tir basique est tellement faible
qu'il est impossible de passer les stages du
premier coup.
C'est ici qu'intervient
le système le plus critiquable possible pour
un shoot them up, à savoir un écran qui, à
chaque game over, vous permettra selon les
points collectés de muscler votre vaisseau,
avec divers gadgets jamesbondiens : laser,
bombes télécommandées, boost, bouclier, en
tout près de 70 upgrades qui vous aideront
dans votre parcours. Le problème est que le
gameplay devient d'un coup sans concession :
sans arme, on meurt en moins de temps qu'il ne
faut pour bailler, et avec un arsenal
conséquent vos ennemis deviendront aussi
costaux que du carton-pâte... Passionnant.
La bande-son et les
effets spéciaux alimentent tout de même ce
tableau à pleurer de frustration : les divers
musiques, très électros et composées pour
le soft, sont superbes et nombreuses, tout en
n'étant pas envahissantes ; quant à
l'ambiance sonore, elle est variée et de
très bonne qualité... En fait, le tout me
fait penser à une scène de carte postale :
c'est beau, c'est bien fait, c'est super
complet, tout semble réuni pour s'amuser, et
on se fait chier à mourir. Sic.
Heureusement, l'ennui
sera de courte durée : car même si, comme
moi, vous êtes assez curieux pour vouloir
avancer loin afin de découvrir si un soupçon
de fun se cache dans quelques stages plus
avancés, vous allez vite vous rendre compte
que la version proposée a un bug énorme qui
vous empêchera de persévérer : à savoir,
au deuxième niveau, on tue le boss et le
scrolling reste immobile, tandis que vous
prenez tranquillement un Tea Time dans votre
vaisseau en espérant voir quelque chose se
passer. Résultat : des modes partout, pleins
de bonus à débloquer, mais impossible de
jouer à plus de deux stages. La durée de vie
en prend un coup !
Que dire ? Plus rien, il
ne me reste plus qu'à récapituler : le jeu
vous arrache un "wouahhhhhhh" puis
un "pffffff", suivis de plusieurs
"hahahaha" en voyant les ennemis, et
enfin un "arghhh" quand, après
trois essais, vous abandonnerez l'idée que le
Bug du second stage puisse se contourner. Je
vais peut-être me faire lyncher par tous ceux
qui imaginent qu'un jeu beau et innovant est
forcément à applaudir : celui-là
démontrera le contraire à ceux qui veulent
bien se rendre compte de la triste
évidence...
|