Dans notre Click-communauté, force est de dire que les Shoot Them up sont pour le moins délaissés : beaucoup des plus jeunes n'ont même jamais connu ce type de jeux, et la difficulté de réalisation d'un Shoot digne de ce nom doit en rebuter plus d'un. Ainsi, les créateurs se tournent vers des genres plus accessibles et plus actuels.
MIG2 revient donc avec une nouvelle création, pour pallier mon manque, notre manque d'adrénaline intergalactique. Revoilà les bonnes vieilles attaques plasma, les esquives avec 300 tirs à l'écran et les explosions de clavier lorsque le stress se fait insupportable ; et le moins qu'on puisse dire, c'est que le créateur de Lost Valley a réalisé un tour de force que je n'aurai même pas osé imaginer : Concurrencer la plupart de mes shoot préférés, avec un soft d'une qualité, à ma connaissance, inégalée dans notre petit monde. Let's test it !
Je dois vous avouer quelque chose avant de commencer la dissection de Last Defender : les Shoot, c'est mon péché mignon. Vous ne suciez encore que votre hochet en remuant votre pouce, que moi j'étais déjà affalé sur des bornes d'arcades à pulvériser du vaisseau hargneux sur des planètes dont vous ignoriez jusqu'au nom. Oui, je suis un fan, un acharné du multi-tir laser tridirectionnel à injection laser, j'ose le dire haut et fort aujourd'hui. Qu'est-ce qui m'en a donné le courage ? Et bien, tout simplement, la sortie de Last Defender : après avoir joué à ce jeu, je défie quiconque de me dire que le shoot them up est un genre décadent du jeu vidéo ; car avec ce soft, nul doute que vous soyez converti : lisez la suite pour vous en convaincre.
Dès le lancement du jeu, on reconnaît la patte de son créateur : la (courte) introduction du jeu qui vous expédie l'histoire au visage est en elle-même cultissime, avec des animations saccadées par effet de style (il faut voir les lianes monter sur les bâtiments et les enserrer !) et une patte graphique clairement rétrograde -disons plutôt Old School, bien que rétro ne soit pas péjoratif entre mes doigts, bien au contraire-. Une fois la séquence visualisée, il ne reste plus qu'à se lancer dans les sept niveaux du jeu... Et autant vous dire que ce ne sera pas de la tarte !
Mais si vous le voulez bien, parlons tout d'abord du gameplay : d'ailleurs je vois au dernier rang quelques esprits intrigués plisser les yeux avec un air de "un shout dem boum ? Cékoica ?" . Alors pour ceux qui auraient séchés les cours de 8bits, un shoot vous met dans la peau de métal d'un engin sur-equipé, engin qui doit tout seul et comme un grand en bousiller bien un millier comme lui, et des vachement plus gros s'il vous plaît : pour cela, en règle générale (ce qui ne sera pas le cas de Last Defender) vous n'avez qu'un ou deux boutons à utiliser, à savoir un bouton de tir normal et un bouton d'attaque spéciale. Or, ici, la chose est plus complexe : MIG2 a dû se souvenir comme il était pénible dans ce genre de jeu de perdre une vie, et de réapparaître avec un lance cure-dent pour seul armement dans une mare d'ennemis belliqueux qui ne manquent jamais de vous envoyer à la casse en moins de deux. Donc, pour pallier à ça, l'innovation de ce Shoot Them Up (mais cela a il été repris quelque part ?) est un système de "hunter" . Le hunter, c'est une sorte de petit engin mécanique que vous envoyez sur un vaisseau ennemi, et qui ne lui cause aucun dégât : seulement, si cet ennemi est pourvu d'une arme particulière, un nombre de hunter proportionnel à la puissance de l'armement que cet ennemi possède vous permettra de récupérer sa propre attaque à votre compte ! Ce système, d'apparence pas forcément révolutionnaire, change pourtant du tout au tout la façon d'appréhender le Shoot Them Up ; en effet, plus question de bourriner et d'être juste pourvu de bons réflexes pour boucler les stages un par un... Non ! Maintenant, il vous faudra aussi être un stratège : par cela, j'entends que pour certains boss, si vous n'avez pas choisi l'arme approprié sur un ennemi auparavant (à l'aide de vos hunter, hein, pour ceux qui suivent pas au fond d'la classe) , vous risquez de sacrément souffrir. Et au delà de l'aspect stratégique, ce principe de "hunter" est diablement jouissif : c'est un peu comme être dans un magasin, et pouvoir prendre n'importe quel article sans payer, c'est délicieux !
Ainsi, notre analyse commence par un très bon point : insuffler un concept original dans un genre comme le Shoot Them Up n'est pas en effet chose aisé. Le deuxième bon point que notre excellent élève MIG2 recevra sera pour la réalisation de ce même concept, et du reste du jeu en général : malgré que la version testée n'était pas encore totalement bêta-testé par l'oeil aiguisé d'un Hardcore-Gamer, les bugs se font aussi discret qu'un militant UMP en corse ; Ici, point de vaisseau qui se coince sur un bord de l'écran, ou de tir qui ne veut subitement plus partir : avec le pointillisme qu'on lui connaît, l'auteur de Last Defender a peaufiné la réalisation jusque dans les plus petits recoins de sa galaxie pour nous offrir ce qu'on peut appeler un VRAI produit fini. Le professionnalisme, ça se reconnaît et ça se respecte : et là, on respecte.
Pour orner ce déluge de qualités techniques, MIG2 s'est permis, malgré une résolution faible, de nous offrir des graphismes non seulement de très bonne qualité, mais en plus nombreux et renouvelés : De la jungle urbaine jusqu'à l'espace le plus profond, en passant par des vaisseaux ultra-technologies et méga-dangereux pour ta tête, le décor ne lasse jamais et aucun sprite ne semble avoir été utilisé plusieurs fois, si ce n'est les classiques vaisseaux récurrents qui viendront vous mettre du plasma dans les roues ; Et avec ça, cerises sur le gâteau, l'auteur a construit les niveaux de son dernier-né avec une précision qui n'a d'égal que la variété des difficultés qui s'opposeront à votre réussite. Ainsi, il n'est pas rare qu'après avoir survolé une zone, vous viriez brusquement dans un conduit à la verticale, ou que vous deviez circuler en diagonale tout en esquivant des robots dégénérés particulièrement teigneux lorsqu'on a des parois à esquiver.
C'est grâce à tout cela, grâce au côté maniaque (sisi, je suis sur qu'il est maniaque) de MIG2 que l'on peut avoir la sensation de jouer à un jeu digne de ce nom : il serai, selon moi, digne de bien d'autres noms élogieux, puisqu'il rivalise tout simplement en plaisir de jeux avec les plus grands soft pro du genre ; Les connaisseurs ne s'y tromperont pas, MIG2 a décidément tout compris à ce qui faisait la qualité d'un Shoot : des armes variées, des niveaux dépaysants et proposant sans cesse de nouveaux défis, des graphismes de qualité, tout est parfait dans le meilleur des mondes ; On peut cependant relever quelques accrocs, ma foi subjectifs, mais tout de même visibles selon moi : en premier lieu, certaines couleurs qui semblent parfois étrangement mariées (comme le début du stage 2, avec des teintes violacées plutôt troublantes) . Ensuite, les effets spéciaux, s'ils sont nombreux, ne sont pas toujours dignes de la classe de l'arrière plan (en parallax d'ailleurs l'arrière plan, j'ai oublié de le signaler, mais cette partie du travail est particulièrement maîtrisée) : ainsi, les explosions sont un peu trop rondes pour être honnêtes, mais heureusement les débris de vaisseaux éparpillés nous les font vite oublier. Et puis également, plus techniquement mais ça à son importance, ces mêmes explosions sont placées à un plan au dessus des tirs, ce qui fait que parfois l'un d'eux peut se dissimuler derrière une bonne grosse explosion et en produire une autre sur votre vaisseau martyr... Cependant, tout cela reste du détail, et les autres sont tellement réjouissants de qualité qu'on a vite fait de passer outre.
En Bref
Durée de vie
18
/ 20 :
Si vous êtes débutant, le seul mode easy peut vous demander des dizaines de parties pour en venir à bout ; Les vrais fans se feront, eux, un devoir de n'y jouer qu'en hard, et ce sera alors pour le coup un vrai défi. Bref, la durée de vie est assurée, d'autant plus qu'on a forcément envie de s'y remettre si on est sensible aux charmes du genre...
Graphismes
17
/ 20 :
Des décors en faible résolution, mais d'excellente qualité, avec une maîtrise du parallax et un déluge d'effets spéciaux qui sont, eux, pour le coup de qualité inégale. Mais le renouvellement constant du décor dans lequel on évolue ne peut que vous impressionner.
Réalisation
20
/ 20 :
Comment dire... les quelques ridicules bugs de cette version qui n'était même pas encore totalement finalisée n'entachent en rien la maîtrise totale par MIG2 de son sujet : de la construction des niveaux jusqu'à la gestion des collisions, tout est parfait. D'ou la note, forcément.
Sons
16
/ 20 :
La bande-son se prête réellement aux endroits qu'on découvre et à l'ambiance survoltée du soft : tout est excellemment bien choisi, avec une atmosphère qui peut varier à tout moment, et lors de ces changements la musique elle aussi évolue vers un autre style. Les sons sont eux nombreux, mais pas plus remarquables que d'autres. Dans l'ensemble, c'est encore une fois très bon, même en basse qualité.
NOTE FINALE
19.5
/ 20 :
Je verse une larme. A côté de AO2, de Galactic Attack et autre R-type like, un nouveau shoot vient trouver une place de choix : il s'appelle Last Defender, et il ne l'a pas volé. Last Defender, ou le premier soft qui, par le plaisir du jeu et la finition, peut se placer comme concurrent à la plupart des jeux pros du genre. Bravo !
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